C’est un univers que je vous propose. Un univers complexe comme la vie, le monde qui nous entoure.
Au commencement il y avait le chaos, animé par des forces destructrices. Dans cet abîme règnent des forces opposées, toujours en conflit. C’est une tempête, un bouillonnement permanent.
Chaque tableau représente une étape de ce cosmos.
Je mets en scène un contraste permanent dans lequel les forces actives et réactives s’expriment. Elles s’intègrent sur la toile pour ne faire qu’un. Il va de soit que je ne m’exprime pas de manière classique pour développer les forces réactives et que je n’utilise pas les critères dionysiaques pour mettre en oeuvre les forces actives. Toutefois mon travail tente d’associer ces deux tensions qui sont la base de l’univers. Parfois l’une des deux s’exprime d’avantage que l’autre. C’est malgré tout l’équilibre que je recherche. Un équilibre subtil mais présent.

Dans la construction de la toile, je provoque un énorme contraste, par les différentes matières et les couleurs que j’utilise. Je crée une fracture. Puis sur cette base j’essaie de trouver l’harmonie.
Au calme relatif d’un paysage onirique vient s’opposer le mouvement donné à des personnages fantomatiques.
La lumière rassurante d’un soleil ou d’une constellation est assombrie par une tempête angoissante.
La noirceur s’oppose à la lumière.
L’un ne va pas sans l’autre. C’est le mouvement perpétuel de la vie que je raconte.

L’univers est créé pour transporter l’imagination dans un monde parallèle. Je souhaite que le spectateur soit actif. Le tableau proposé est la base, la première marche du processus de maturation de l’esprit. Venez, vous y trouverez ce que vous y apporterez. Vos rêves, vos peurs, vos espoirs, vos cauchemars.

Le bien, le mal.
Cette dualité m’habite. Elle est présente tout au long du développement créatif. Elle est une forme d’inspiration complémentaire au combat des forces actives et réactives.
Tout doit s’exprimer sur une toile. Cependant, ma volonté principale est que le bien l’emporte. Mais il n’est pas si simple de passer de l’ombre à la lumière.
Rien n’est définitif, tout est relatif.
Le désir de comprendre est souhaitable mais pas nécessaire. Car ce qui s’exprime n’est alors que superficiel. Il faut se laisser pénétrer par la toile et accepter que montent en soi les forces du vouloir (du très fond) qui vous entraînent dans un gouffre dont la profondeur abyssale permet la révélation des pensées insondables.
J’ai l’espoir d’atteindre mon objectif dans un grand style assimilant l’intégralité des contraintes. Ceci afin de trouver à chaque forme sa place.

La création artistique doit se nourrir d’éléments variés pour faire maturer l’esprit de telle sorte que le subconscient fasse émerger des visions totalement instinctives. Tout en relativisant la forme instinctive, les différentes influences agissant plus comme des révélateurs de l’inspiration.
Mes sources d’inspirations sont la musique (bien évidemment), le cinéma, la nature, la philosophie.
La musique est le principal moteur de mon imagination. C’est la musique qui synthétise les différents matériaux qui stimulent mon imagination.
Rien ne peut plus me transporter dans mon univers onirique qu’une symphonie de Gustave Malher.
Prenons le premier mouvement de la neuvième qui par sa langueur me fait voyager dans les replis de ma création.
L’adagio de la cinquième symphonie, le « Der Abschied » des « Das Lied von der Erde » m’ont permis de concevoir tout l’univers mythologique que je développe. Syrinx fut mise sur toile dans cet environnement musical.
C’est par le croisement de toutes les informations connues, sur le compositeur (ses influences, ses sentiments, les conditions de création, sa vie (au sens large), sur ce qu’il a voulu faire passer, représenter), mais aussi par le ressenti que j’ai en écoutant sa musique, que je conceptualise les éléments de l’univers. Puis c’est en me laissant envahir par l’esprit de la musique au moment de l’écoute que j’entre dans une espèce de transe qui me permet de pénétrer le sujet du tableau pour ne plus faire qu’un et oublier tout le reste.